Plus de 40 % de la population mondiale vit dans des régions où la production de déchets plastiques a déjà surchargé la capacité de gestion.
C’est le cas depuis le 8 janvier 2023, selon un nouveau rapport de recherche d’EA-Environmental Action.
Ce chiffre devrait atteindre 60 % d’ici au 28 juillet 2023, qui sera également le jour mondial du “Plastic Overshoot Day”.
Le Plastic Overshoot Day marque le moment où la quantité de déchets plastiques générés dépasse la capacité du monde à les gérer.
Chaque pays a son propre « Plastic Overshoot Day », déterminé par la quantité de déchets plastiques générés et la capacité du pays à les gérer.
EA Environmental Action a établi 10 archétypes de pays qui regroupent et fournissent des recommandations sur mesure pour les pays du monde entier.
En 2023, 158 943 925 tonnes de déchets plastiques seront produits.
Et 43 % d’entre eux seront mal gérés en fin de vie, ce qui représente 68 642 999 tonnes supplémentaires de plastique dans la nature.
La consommation moyenne mondiale de plastique par personne et par an est de 20,9 kilogrammes, avec un facteur de 50 entre les plus petits et les plus gros consommateurs.
La réduction de la consommation et de l’utilisation du plastique, la promotion de modèles d’économie circulaire, la mise en œuvre de politiques solides de gestion des déchets et l’arrêt des importations de déchets plastiques en provenance d’autres pays sont quelques-unes des stratégies recommandées par EA-Environmental Action pour atténuer la pollution plastique et permettre aux pays d’améliorer leur “Overshoot Day” (jour de dépassement).
L’organisation EA-Environmental Action croit en la responsabilité partagée des secteurs public et privé, qui ont chacun un rôle distinct à jouer pour s’attaquer à ce problème dans le cadre d’une approche coopérative, fondée sur des données scientifiques.
Sarah Perreard, co-directrice générale et responsable de l’engagement des parties prenantes chez EA Environmental Action, a déclaré : « Notre rapport est un rappel opportun à quelque jour du lancement du deuxième volet des négociations du Traité Mondial sur la Pollution Plastique (INC-2) que la crise mondiale du plastique s’aggrave et qu’il est de plus en plus nécessaire d’agir. 128 pays dans le monde ont déjà dépassé leur capacité à gérer leurs déchets plastiques. L’industrie et les décideurs politiques doivent agir dans l’intérêt de la planète et de la santé des êtres humains. Le « Plastic Overshoot Day » devrait être inscrit dans le calendrier de chacun.
« L’action gouvernementale ne peut à elle seule remédier à la crise de la pollution plastique. Nous voulons que les recherches et les conclusions de notre rapport constituent un outil actionnable que les entreprises utilisent pour s’informer dûment avant de mettre sur le marché des produits contenant du plastique dans une zone géographique, et qu’elles plaident en faveur d’un traité mondial ambitieux sur les plastiques.”
« Ensemble, grâce à des efforts de collaboration et à des actions décisives, nous pouvons surmonter cette crise et construire un avenir où les Plastic Overshoot Days appartiendront au passé ».
Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, a déclaré : « La pollution plastique est une crise des déchets, un cauchemar climatique et un désastre de santé publique en devenir.”
« Le rapport d’EA-Environmental Action nous rappelle brutalement que nos systèmes actuels de gestion linéaire des déchets plastiques ne sont pas adaptés et qu’il est urgent que les décideurs politiques et l’industrie mettent en œuvre des politiques robustes de gestion des déchets et investissent dans des infrastructures adaptées au XXIe siècle.
« Les négociations sur le traité qui se tiendront la semaine prochaine à Paris sont une occasion urgente pour les nations du monde de s’attaquer à ce problème avant qu’il ne nous échappe. Les industries des combustibles fossiles et de la pétrochimie exercent de fortes pressions pour diluer les négociations, mais une coalition émergente de distributeurs, de producteurs, d’investisseurs et d’ONG va dans la direction opposée et appelle collectivement à un accord mondial ambitieux et contraignant pour mettre fin à la pollution plastique.
« Compter sur le recyclage ne nous permettra pas de résoudre la crise de la pollution plastique. Il faut que le plus grand nombre possible de chefs d’entreprise soient conscients de la science et des données et qu’ils se joignent à la lutte contre la pollution plastique. »